Le cinéma de Tietie007.

Le cinéma de Tietie007.

THRILLER


THE USUAL SUSPECTS, à LA RECHERCHE DE KEYSER SOZE.

 

The Usual Suspect, de Bryan Singer fut la surprise de l'année 1995, avec un petit budget, 6 millions de $, pour 52 millions de $ au Box Office mondial. Le film lança la carrière de Bryan Singer et de Kevin Spacey, avec une histoire à plusieurs niveaux, alternant les flash-back et un interrogatoire qui n'est pas sans rappeler, Garde à vue, avec Lino Ventura et Michel Serrault, un face à face culte qui oppose ici, Chazz Palminteri et Kevin Spacey, dans un jeu du chat et la souris passionnant, avec l'ombre d'un certain Keyser Soze, bras armé d'une vengeance implacable !

Un détournement sympathique de la scène du tapissage, qui réunit, Freddy, LeatherFace,  Jason, Michael et Chucky !

 


 



19/04/2016
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HEAT, LE FACE A FACE DE NIRO-PACINO.

 

En 1995 sortait Heat, de Michael Mann, qui avait eu la bonne idée de réunir deux des légendes d'Hollywood, Robert de Niro et Al Pacino qui allaient s'affronter dans un thriller urbain. Michael Mann, dans la lignée d'un Brian de Palma, a le sens de l'esthétique, de l'image sophistiquée, mettant en scène des personnages branchés, fashion victim, à la réussite sociale affirmée, limite "bling bling". Il avait notamment participé, dans les 80, à la production de 2 Flics à Miami, composés d'un duo de flics classieux qui faisaient plutôt gravures de mode par rapport leurs anciens aînés Starsky et Hutch ! Ce parti pris esthétisant se retrouve donc naturellement dans Heat, avec des personnages principaux tout le temps en costards, flics ou voyous, Pacino,

 


ou De Niro.


Les coupes de cheveux sont impeccables, même pendant les scènes d'action, et Pacino, comme à son habitude, cabotine,


toujours un peu hystérique,


 

et gueulard. La scène d'ouverture du film est prenante, avec l'attaque d'un fourgon blindé, avec une bande de braqueurs masqués à la Jason,

 


des pros qui perdent leur sang froid, notamment Waingro, âme damnée de la bande et serial-killer à ses heures perdues.


Première scène ultra-violente, énergique, mais un peu désincarnée, puisque les personnages sont quasi-anonymes. Cette superficialité est un peu la marque de Mann, puisque chez ses personnages, peu d'épaisseur existentielle, l'apparence faisant office de signature ontologique. Et ce n'est pas les petits tracas sentimentaux des uns et des autres, qui parsèment le début du film, avec un Pacino qui a des problèmes conjugaux avec Diane Venora,


 

ou De Niro qui essaie de rabibocher Val Kilmer et sa dulcinée,



 

qui vont donner de la profondeur aux personnages. Ici, les dialogues sont parfois d'une ineptie à couper le souffle, comme lorsqu'on se lamente des cuisses de poulet froides ou que De Niro se fait passer pour un métallurgiste auprès d'une donzelle admirative,


pour finir par mater, romantiquement, la ville endormie piquetée par les point lumineux des réverbères. Des historiettes sentimentales qui n'arrivent pas à ancrer les personnages dans une quelconque épaisseur existentielle et qui nuisent à la nervosité narrative, qui s'endort parfois au coin d'un oreiller. Car après l'attaque initiale, ça parle ou plutôt ça téléphone, en plein jour,

 


dans des cuisines,


dans des hôtels,


en pleine rue,


dans des chambres,


ou des bureaux,


 

et même dans des voitures, avec les nouveaux téléphones cellulaires,


à rendre jaloux l'inspecteur Derrick !

Bref, le film traîne en longueur, entre deux conversations téléphoniques, et on s'ennuie ferme à suivre les péripéties amoureuses des uns et des autres. L'enquête ? Des indics miraculeux qui donnent toujours la bonne info entre deux vols d'hélicos ! Les coups de la bande ? Des affaires qui tombent du ciel et des comparses qui sont même recrutés à l'arrache, en deux-deux dans des restaurants, où des repris de justesse sont reconnus par le boss et acceptent de participer à un braquage de banque en trois secondes.


 

Quant à la fusillade, clou du film, elle est certes impressionnante,


mais est peu crédible, avec des dizaines de flics et des braqueurs, avec des armes de guerre, qui se tirent dessus en pleine rue, avec un Al Pacino, avec sa coiffure à la Jean-Louis David, qui fait péter le gun en prenant la pose, à découvert ,


 

et qui loge une balle dans la tête à un méchant,

 


 

en laissant découvrir sa Rolex !

 


Le seul personnage un peu borderline et authentique reste Wraingo, tatoué aux cheveux longs, pyschopathe décérébré,


 

qui tranche avec cette voyoucratie bling-bling.

Bref, si le film a enchanté les fans des deux acteurs, l'opus mannien m'a laissé de marbre, trop conceptuel et irréaliste, trop peu ancré dans la réalité urbaine, avec une ville/décor sans dimension sociale et populaire, trop branchouille et désincarné, trop téléphonique et téléphonée. Heat restera la version bling-bling du polar urbain, très à la mode dans les années 80/90.

 



24/03/2014
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BULLITT, STEVE, LALO ET LA FORD MUSTANG !

 

En 1968, Steve McQueen, alors en pleine gloire, produisit un thriller, Bullitt, avec la jeune Jacqueline Bisset, réalisé par Peter Yates. Le film restera dans la postérité à cause de la célèbre poursuite de voiture entre Steve, au volant de sa Ford Mustang, et deux tueurs de la maffia, dans les rues de San Francisco, sans oublier la fabuleuse BO de Lalo Schifrin. Ce n'est pas Fast and Furious, mais c'est pas mal pour l'époque !

 


 


27/02/2014
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L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL.

 

En 1970, un jeune réalisateur, Dario Argento, sortit son premier film, L'oiseau aux 7 plumes de cristal, un thriller d'un genre nouveau, qualifié de Giallo. Fils de producteur, cinéphile, Argento avait travaillé, avec Bernardo Bertolucci, sur le scénario d'Il était une fois dans l'Ouest, de Sergio Leone et décida, juste après, de passer à la réalisation. Dans l'Uccello, un écrivain américain, Sam Dalmas, joué par Tony Musante, rentrant dans son appartement romain, est témoin, à la nuit tombée, d'une scène étrange, un individu en noir et une femme en blanc, se battant dans une galerie d'art.


Impuissant, Dalmas ne peut que mirer l'agression, terrorisé par une Eva Renzi suppliante,


entourée de statuettes inquiétantes.


Interrogé par l'inspecteur Morosini, joué par Enrico Maria Salerno,


Sam Dalmas revit la scène,


 en ayant l'impression qu'un élément ne collait pas. La police italienne se fit alors scientifique,


en utilisant l'univers aseptisé des ordinateurs Honeywell !


Devant l'impuissance de la police, Sam, intrigué par la scène de la galerie, initia sa propre enquête, de son appartement romain,


qu'il partage avec sa charmante compagne, Julia, jouée par Suzy Kendall.


 

Ici commence alors une double narration, celle de l'enquête de Tony Musante et du périple sanglant du tueur psychopathe, qui se résume à un rasoir omniprésent,


et à des rictus terrorisés.


On sent de suite l'influence de Michelangelo Antonioni, dans la manière sophistiquée qu'à Argento de narrer son histoire, avec des personnages sortis de magazines de gravure de mode, évoluant dans un décor parfois kitsch, souvent moderne, entre pile de livres et Black Power,


clin d'oeil continuel du réalisateur à une réalité extérieure, jeu permanent avec le spectateur, puisque l'anarchie livresque se dissout au fil du film.


Les références sont explicites chez Argento, comme cet Einstein qui évoque la relativité du temps et de l'espace,


collant bien avec le thème du film, ou cette évocation de La donna scarlatta (La femme écarlate), de Jean Valère, avec Monica Vitti, Maurice Ronnet et Robert Hossein,


qui ressemble à une "private joke" à destination d'un des acteurs du film, note facétieuse, intertextualité qui fait de l'Uccello une oeuvre à plusieurs niveaux de lecture.

Si Dario fait de l'Antonioni avec la préciosité de ses décors et de ses personnages, dans la thématique du détail caché dans une oeuvre picturale, qui pourrait avoir été peinte par Peter Brueghel l'Ancien,


et qui rappelle Blow up,


 

il mime aussi Hitchcock dans sa grammaire cinématographique, faite de gros plans,


de regards inquiets,


de lumières en biais,


de jeunes femmes hébétées.


Evidemment, je ne vous donnerai pas la clé de l'histoire et l'identité du tueur,


mais je vous conseille vivement de regarder cet Uccello, peut-être le meilleur film d'Argento.

 

 


17/11/2013
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